Quand vient le temps de récupérer nos matières compostables à la maison, une question revient souvent : quel type de sac peut-on utiliser dans le bac brun?
Devant les sacs dits compostables, biodégradables ou même oxodégradables, le doute s’installe.
Chez nous, en Mauricie, seuls les sacs de papier sont acceptés. Un choix qui peut surprendre, surtout lorsqu’on veut bien faire. Mais derrière cette consigne, il y a de bonnes raisons environnementales et techniques.
Prenons un moment pour les explorer, simplement.
Un mot sur les étiquettes : biodégradable, compostable, oxodégradable… que veulent-elles dire?
Ces mots ont l’air verts, mais ils ne veulent pas toujours dire la même chose — surtout en pratique.
Biodégradable
Il s’agit d’un terme mal défini et non encadré qui peut être appliqué à des sacs qui se dégradent ou se fragmentent dans divers milieux. Ils peuvent être faits de plastiques de source fossiles ou de source végétale.
- Ils ne sont pas encadrés par une norme stricte.
- Leur biodégradation dépend fortement de l’environnement (chaleur, humidité, présence de micro-organismes).
- Ils peuvent mettre des années à se fragmenter, et ce processus peut laisser derrière lui des résidus de plastique (microplastiques) dans les sols.
Oxodégradable
Ces sacs sont faits de plastique fossiles (polyéthylène), auquel on ajoute des additifs chimiques (souvent à base de métaux) pour accélérer leur fragmentation sous l’effet de la lumière, de l’oxygène ou de la chaleur.
- Ils ne se compostent pas.
- Ils se dégradent en petits fragments de plastique, invisibles, mais persistants dans l’environnement.
- Ces particules ne sont pas filtrables et contaminent les sols, le compost ou les eaux.
⚠️ On parle donc ici de pollution invisible, incompatible avec une gestion responsable des matières organiques.
Compostable
Ceux-ci sont fabriqués à partir de matières végétales (comme l’amidon de maïs, la fécule de pomme de terre ou la canne à sucre) qui sont transformées en un plastique dégradable par des microorganismes, souvent du PLA (acide polyactique).
- Ils sont certifiés (ex. : EN13432, ASTM D6400, BPI) pour se décomposer dans certaines conditions industrielles de compostage.
- Mais même avec une certification, ils nécessitent des conditions très précises et prolongées : chaleur élevée, taux d’humidité constant, brassage, etc.
Autrement dit, peu importe leur étiquette ou leur composition — biodégradable, compostable ou oxodégradable — ces sacs ne sont pas compatibles avec le compostage municipal en Mauricie.
Pourquoi?
- Leur dégradation est trop lente ou incomplète.
- Leur composition est souvent floue ou non filtrable.
- Ils peuvent retenir la matière à l’intérieur ou se fragmenter en microplastiques invisibles.
- Ils doivent donc être retirés manuellement ou mécaniquement dès le début du traitement… puis envoyés à l’enfouissement.
Le sac de papier : un allié simple, naturel et efficace
Le sac de papier, lui, se décompose naturellement à la même vitesse que vos restes de repas. Il ne laisse aucun résidu, ne perturbe pas le processus, et facilite même la collecte en gardant le bac plus propre.
Vous pouvez aussi :
- Utiliser simplement du papier journal pour tapisser le fond.
- Déposer vos matières organiques en vrac, directement dans le bac brun.
Ce sont de bonnes pratiques à la fois écologiques et économiques
Vos questions les plus fréquentes
Pourquoi interdire des sacs « compostables » s’ils sont certifiés?
Parce que les certifications ne garantissent pas qu’ils se décomposent assez vite pour nos centres de traitement.
Peut-on utiliser un sac biodégradable si c’est juste pour quelques restes?
Malheureusement non. Même en petite quantité, ils contaminent le compost final avec des résidus indésirables.
Conclusion : une question de cohérence
Composter, c’est poser un geste concret pour l’environnement. Mais pour que ce geste ait du sens, il doit s’inscrire dans une chaîne cohérente, du bac de cuisine à l’usine de compostage. En choisissant un sac en papier, vous vous assurez que vos efforts portent fruit — au sens propre comme au sens figuré.